8 heures. C'est le temps qu'il aura fallu pour débattre des faits sur lesquels s'appuie une ex-salariée de la société Air Austral pour accuser son patron, Gérard Ethève, de harcèlement moral. Rappelons que lors d’une première audience, le mardi 21 juin, les avocats de Gérard Ethève avaient souligné plusieurs vices de procédure, événement ayant causé le report du procès. Ce jour, il a bien eu lieu devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, et en présence de Gérard Ethève.
8 heures. C'est le temps qu'il aura fallu pour débattre des faits sur lesquels s'appuie une ex-salariée de la société Air Austral pour accuser son patron, Gérard Ethève, de harcèlement moral. Rappelons que lors d’une première audience, le mardi 21 juin, les avocats de Gérard Ethève avaient souligné plusieurs vices de procédure, événement ayant causé le report du procès. Ce jour, il a bien eu lieu devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, et en présence de Gérard Ethève.
Le procès s'est déroulé dans une ambiance plus sereine qu'au jour précédent même si les avocats parisiens de Gérard Ethève ont encore bien su se faire remarquer, leurs interventions rompant avec la discrétion et le calme de Me Vincent Hoareau, avocat de la partie civile. Discret mais pas effacé, pendant sa plaidoirie, Me Hoareau a notamment insisté sur l'idée que dans cette affaire il est nécessaire de "se baser sur les faits, et non de chercher le mobile", tentant de prouver que l'isolement et le changement des conditions de travail sont le signe du harcèlement moral dénoncé par sa cliente.
Avant les plaidoiries, 11 témoins se sont avancés à la barre. Un exercice plus ou moins facile, certains témoins actuellement en conflit avec l'entreprise, d'autres "ont sans doute des intérêts économiques à se taire", rappellera le vice-procureur. L'ancienne assistante de la plaignante a tenté de bafouiller quelques phrases pour expliquer en quoi "la situation s'est dégradée" et pourquoi elle revivait elle-même des faits qu'elle aurait vécus plus tôt. L'ancien directeur commercial semblait plus à l'aise, moins marqué. Ancien cadre à Air Austral avant de s'en aller pour une compagnie concurrente, il s'est d'ailleurs vu reproché sa "philosophie à trois balles" par la présidente du tribunal.
Vient la plaignante à la barre. Béatrice Coma-Faggion est encore fragilisée par ces événements, et laisse couler pendant l'audience quelques larmes. "Je me suis adaptée au style de management de M. Ethève. Les dysfonctionnements dont je parle relèvent du fait que d'autres cadres interfèraient dans mon travail".
Moment fort de l'audience, la plaignante s'est retournée vers Gérard Ethève pour lui demander : "Pourquoi, Monsieur, ne m'avez-vous jamais répondu?", interroge-t-elle faisant allusion aux mails d'appels au secours qu'elle avait envoyés. Pas de réaction de Gérard Ethève qui pendant le procès affirmera simplement que "ce n’est pas un problème d’Air Austral, c’est un problème de Mme Coma. Elle n’a pas voulu travailler en équipe avec les nouveaux arrivants. Elle s’est marginalisée".
Pour l'avocat de la compagnie, Jean-Michel Baloup, "ce dossier est le dossier d'un deuil. Un deuil qui est mal vécu. La relation entre la plaignante et Gérard Ethève était une relation d'exclusivité". Du côté de l'avocat de Gérard Ethève, l'absence de confrontation entre certains témoins et l'OPJ (officier de police judiciaire) est dommageable. Il a par ailleurs insisté sur des "exagérations" constatées dans cette affaire l'amenant à conclure : "La défense vous demande de ne pas céder à la dictature de l'émotion".
Le vice-procureur, Dominique Auter, a finalement requis une peine de 50.000 euros pour Air Austral, et 4 mois d'emprisonnement avec sursis simple et 10.000 euros d'amende. Le patron d'Air Austral a toujours montré son sang-froid, et jusqu'à ce soir, il a redit ne pas se sentir concerné par cette affaire de harcèlement moral. Lui et ses avocats sont confiants sur sa relaxe. Délibéré le 9 août.