Une mobilisation massive des PNC de Lufthansa. A l’appel du Syndicat PNC UFO (membre co-fondateur d’EurECCA avec le SNPNC-FO, les PNC de Lufthansa sont entrés dans une grève historique et massive du 6 au 13 novembre pour défendre leurs garanties collectives.
La Direction de Lufthansa a annoncé avoir annulé près de 3000 vols depuis le début de la grève. Elle n’est même pas capable d’annoncer un service minimum tant les 19000 PNC de l’Entreprise mobilisés et révoltés contre le passage en force de leur Direction. Sa seule réponse est d’attaquer les syndicats en justice pour remettre en cause le droit de grève. Le dialogue social est aussi à l’honneur chez Lufthansa !
Des revendications légitimes.
Tout comme ceux d’Air France, les PNC de Lufthansa luttent actuellement contre des atteintes à leur rémunération, leurs emplois, leurs conditions et éléments de retraite visés par des plans drastiques de restructuration et de réduction des coûts décidés unilatéralement par la Direction de Lufthansa.
La qualité pourtant " légendaire " du dialogue social " à l’allemande " n’aura donc pas suffi à éviter ce conflit.
La raison en est très simple : qu’il s’agisse de l’Allemagne ou de la France, il n’existe aucune volonté de parvenir à des accords équilibrés.
Peu importent les excellents résultats financiers (1,5 milliards d’euros prévus pour Lufthansa en 2015), peu importe la lourdeur des taxes et charges qui pèsent sur les entreprises (considérablement plus faibles en Allemagne qu’en France), le dogme de la flexibilité et de la baisse « du coût » du travail a colonisé les esprits de nos dirigeants respectifs.
Les politiques des Directions d’Air France et de Lufthansa ont le même objectif : baisser toujours davantage le coût du travail et accroitre la productivité pour augmenter les profits.
Quels enseignements pour les PNC d’Air France ?
20% d’efforts déjà réalisés avec Transform, 17 % à nouveau exigés avec Perform, et après ? La Direction d’Air France refuse catégoriquement de s’engager sur une clause de retour à bonne fortune. Elle refuse de redistribuer une partie des gains obtenus grâce à nos efforts. Emmenée par Alexandre de Juniac, elle mène une guerre de tranchée contre tous nos acquis sociaux. Elle tente tout pour pousser ses syndicats à signer des accords à la baisse avant chaque annonce de nouveaux gains financiers.
Car vous verrez que les résultats d’Air France du dernier trimestre seront encore excellents !!
Chez Lufthansa, les négociations ont démarré en décembre 2013. Deux ans après et malgré une volonté forte de négocier de la part d’UFO, c’est l’impasse. Pour les responsables d’UFO, la grève était donc la seule option possible.
Autre exemple du passage en force de la Juniac team, chez nos collègues PNC de Transavia. C’est le même paradoxe : une entreprise qui se développe, des résultats qui progressent nettement, un modèle cité en exemple et une Direction qui demande une baisse des salaires de près de 20 % aux PNC ! Ce n’est que par l’appel à la grève que le SNPNC/FO a contraint la direction de Transavia à retirer son projet. Mais pour combien de temps ?
Nous savons malheureusement tous aujourd’hui que nos directions n’entendent plus que le rapport de force. Pour nos Dirigeants les PNC ne sont plus une richesse mais un coût.
Que dire des fameux Boards, où à chaque fin de stage, la Direction d’Air France n’a de cesse de répéter qu’il faut absolument baisser le coût des PNC pour atteindre le niveau de Lufthansa… Mais de quel niveau parle t-on ? Celui d’hier, d’aujourd’hui ou de demain ?
Le SNPNC peut aujourd’hui à son tour citer les PNC de Lufthansa en modèle. Le modèle d’une résistance efficace et solidaire contre la politique de libéralisation du transport aérien qui lance les compagnies aériennes européennes dans une guerre commerciale et économique suicidaire dont seuls les salariés font les frais.
La dégradation de nos conditions de travail et de rémunération voulue par la Direction d’Air France est sans fin.
Le coût du travail ne doit pas être la variable d’ajustement de la compétitivité.
La raison d’exister d’une entreprise ce sont avant tout les salariés.
Le SNPNC soutient sans réserve le syndicat UFO et les milliers de PNC qui défendent leurs conditions de travail et de rémunération.
La question sociale dans le transport aérien est centrale. Elle concerne en premier lieu les salariés mais également les passagers car il y a un lien direct entre les conditions de travail et la sécurité.
Nous vous demandons tout votre soutien pour les négociations du prochain accord qui débuteront dans les semaines qui viennent. La confrontation entre la Direction d’Air France et vos syndicats représentatifs PNC est inévitable car notre Direction est cynique, déloyale et inhumaine. Elle mime le dialogue social pendant qu’elle détruit notre métier en silence.