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Gilles Gateau IS IN THE AIR !

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C'est un Gilles Gateau métamorphosé qui apparait dans la presse ce jour. "Une image vaut mille mots" disait le visionnaire Confucius … La puissance émotionnelle et narative de l'image du nouveau DRH d'Air France traduit son passage de la noblesse d'Etat  à la monarchie d'entreprise alors qu'il s'apprête à rejoindre l'équipe d'Alexandre de Juniac. Le relooking de notre nouveau DRH nous importe peu, car c'est sur le fond que le SNPNC attend de véritables changements.

Article de Presse Journal "Le Monde" du 02 11 2015

C’est un acteur-clé des réformes engagées dans le monde du travail depuis le début du quinquennat de François Hollande. Inconnu du grand public, il a parlementé durant des heures avec patronat et syndicats pour mettre en forme des projets de loi ou arracher des accords. Directeur de cabinet adjoint et conseiller social de Manuel Valls depuis avril 2014, après avoir été le bras droit de Michel Sapin lorsque celui-ci était ministre de l’emploi, Gilles Gateau quitte les palais de la République pour s’envoler vers une entreprise plongée dans la tourmente.

Lundi 2 novembre, ce père de trois enfants pose ses valises chez Air France, qui l’a embauché comme directeur des ressources humaines (DRH). Un atterrissage qui s’effectue au moment où la compagnie lance un énième plan d’économies et de suppressions d’emplois. Pour ses premiers pas, Gilles Gateau ne sera pas lâché seul. Son prédécesseur, Xavier Broseta – dont la chemise déchirée lors du comité central d’entreprise du 5 octobre a fait le tour du monde – va l’épauler durant deux mois. Un « tuilage », comme on dit. De son côté, M. Broseta deviendra, début janvier, DRH du groupe Air France-KLM, un étage au-dessus de M. Gateau.
« Un politique de plus à la direction »

Cet accompagnement ne semble pas de trop : l’arrivée de M. Gateau est loin de faire l’unanimité au sein de la compagnie. Notamment auprès des syndicats. Ce n’est pourtant pas un inconnu chez Air France. « M. Gateau a été en relation avec l’ancienne direction de notre organisation pendant la grève de septembre 2014 », assure-t-on au Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). A l’époque, M. Gateau avait rencontré les représentants des pilotes quand le premier ministre, dans les derniers jours de la grève, leur avait refusé la nomination d’un médiateur pour sortir du conflit.

Plus encore que ces premiers contacts ratés, ce sont les précédentes fonctions de Gilles Gateau qui indisposent les syndicats. « C’est un politique de plus à la direction d’Air France », s’exaspère le SNPL, en référence à la nomination, fin 2011, d’Alexandre de Juniac à la présidence de la compagnie, après deux ans passés comme directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’économie.

Pour les pilotes, le recrutement de Gilles Gateau est une preuve de plus « que nous ne sommes pas sortis des travers de l’entreprise : Air France n’est toujours pas une société comme les autres ». Sous-entendu : l’Etat, actionnaire à hauteur de 17 % de la compagnie, continue de tirer les ficelles.
Un fin connaisseur de la matière sociale

Les pilotes ne sont pas les seuls à avoir la dent dure. « Il est placé chez Air France par le premier ministre », ironise le Syndicat national des personnels navigants commerciaux (SNPNC). Recasé juste « avant la défaite annoncée aux élections régionales » de décembre et à la présidentielle de 2017, poursuit le syndicat des hôtesses et stewards.

En mai 2012, Gilles Gateau avait dit à ses proches qu’il ne resterait que deux ans, « pas plus », en cabinet ministériel. Il a finalement joué les prolongations. Son départ de Matignon est pourtant planifié depuis l’été, avant « l’arrachage de chemise » dont ont été victimes M. Broseta et un autre cadre du transporteur aérien. « L’un de mes critères était d’aller dans une entreprise où l’on considère que les ressources humaines constituent un élément stratégique, explique-t-il. Dans certaines sociétés, ce n’est pas toujours le cas. Mais là, il n’y a pas de doute. La question RH est centrale pour l’avenir de l’entreprise. »

Lire aussi : Alexandre de Juniac : « Le dialogue social chez Air France est permanent »

A 56 ans, Gilles Gateau est un fin connaisseur de la matière sociale. Après avoir travaillé à l’ANPE durant trois ans, il s’est mis au service de la gauche en devenant conseiller technique de Martine Aubry, la première fois où celle-ci fut ministre de l’emploi (1991-1993). Il a gardé de cette époque une solide amitié avec Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, alors directeur de cabinet. Par la suite, Lionel Jospin a fait appel à lui, à Matignon, où il est resté de 1997 à 2001.
« Rond dans la forme »

M. Gateau est une figure familière pour les responsables patronaux et syndicaux, qui apprécient ou, à tout le moins, reconnaissent ses qualités. « Il maîtrise parfaitement les dossiers. Il est compétent, très bosseur », affirme Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT.

Bon nombre de ses interlocuteurs louent son « ouverture d’esprit ». « Il sait créer l’empathie, observe Jean-François Pilliard, vice-président du Medef, chargé du pôle social. Il sourit souvent, il est rond dans la forme et il faut d’ailleurs être attentif à ce trait-là, durant une négociation, car il peut vous embarquer dans des jeux assez subtils. Il fait partie de ces protagonistes qui cherchent des compromis. »

Sur le compte pénibilité, par exemple, il a démontré sa « capacité d’écoute », enchaîne François Asselin, président de la CGPME : « Nous lui avons expliqué pourquoi nous ne voulions pas d’une fiche individuelle que l’employeur aurait rempli pour chaque salarié. Il a tenu compte de nos arguments et il les a intégrés au profit de solutions de bon sens. »

« C’est un homme calme, je ne connais personne qui en dise du mal », complète un collaborateur du premier ministre, en soulignant combien M. Gateau avait le profil idéal pour être conseiller social : « Lorsque Manuel Valls a été nommé à Matignon, nous l’avons tout de suite voulu pour occuper ce poste. »
Un ancien d’EDF

Mais l’amateur de montagne ne laisse pas que des bons souvenirs. « Il est intervenu dans les négociations sur les retraites complémentaires pour faire aboutir un accord dont nous désapprouvons le contenu », s’énerve Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière. Sur l’extension du travail dominical dans les commerces, il était « dans le déni des réalités et du dialogue social », abonde Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC.

Au cours de son passage dans les gouvernements Ayrault et Valls, Gilles Gateau pense avoir pourtant apporté sa « contribution » sur plusieurs fronts. A commencer par celui du chômage : « Michel Sapin a toujours dit que l’inversion de la courbe était un objectif, pas une promesse, soutient-il. Nous avons mobilisé dans cette optique Pôle emploi, les préfets, l’administration du ministère. Des moyens ont été obtenus, à travers les contrats aidés, malgré le contexte de réduction des dépenses publiques. »

Autre fait d’armes important, selon Gilles Gateau : la mise en place de la conférence sociale. Elle a permis de « créer une dynamique de négociation interprofessionnelle », qui a débouché, entre autres, sur la loi relative à la sécurisation des parcours professionnels de 2013, s’enorgueillit-il.

Impliqué, depuis trois ans et demi, dans l’élaboration des règles applicables aux employeurs, Gilles Gateau passe aujourd’hui « aux travaux pratiques » en intégrant Air France. Mais le monde de l’entreprise n’est pas terra incognita pour lui : de 2001 à 2012, il avait officié chez EDF, notamment comme « directeur des compétences et de la performance sociale ».

Sa tâche à Air France s’annonce rude. Mais il se veut optimiste : « J’ai envie que mon arrivée soit regardée comme un élément susceptible d’amener un apaisement, d’aider à décrisper, confie-t-il. La compagnie a un très bel avenir si elle se réforme dans le dialogue et dans la confiance. »
Le calendrier est serré, les négociations sur le plan « Perform » devront être bouclées courant janvier

Pour les syndicats, l’une des premières missions de M. Gateau sera « d’améliorer le dialogue social » au sein du transporteur aérien. Pour en finir notamment avec les annonces dans les médias plutôt qu’aux représentants des salariés. « Ce qui nous inquiète, c’est que M. Broseta profite des dernières semaines qui lui restent pour annoncer des projets qu’il ne nous a pas soumis », dénonce Christelle Auster, déléguée syndicale du SNPNC.

M. Broseta a ainsi détaillé au Parisien, le 25 octobre, trois types de contrats qu’Air France compte proposer à ses 50 000 salariés. Une semaine plus tôt, c’est le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, qui avait annoncé, sur RTL, 1 000 suppressions de postes, avant d’en faire part aux syndicats.

Malgré cet accueil très réservé, le titulaire d’un DEA d’économie du travail et des ressources humaines décroché à la Sorbonne devra vite renouer les fils du dialogue avec les syndicats. Le calendrier est serré. Les négociations sur le plan « Perform » devront être bouclées courant janvier. La direction réclame une centaine d’heures de vol supplémentaires à ses personnels navigants. A défaut d’y parvenir, elle menace d’appliquer un plan B drastique, qui prévoit 2 993 suppressions de postes, dont des licenciements secs. Une première chez Air France. Les échéances se rapprochent.

Mercredi 4 novembre, le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, et les syndicats de la compagnie seront auditionnés à l’Assemblée nationale. Une première étape avant un nouveau comité central d’entreprise prévu les 19 et 20 novembre. Un vrai baptême du feu.

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