A quelques jours de l’annonce d’un énième plan stratégique pour le groupe Air France-KLM, un nouveau rapport de la Cour des comptes pointe, une fois de plus, l’impérieuse nécessité d’ une intervention de l’état pour rendre le secteur du transport aérien français plus compétitif.
« Le transport aérien ne peut pas s’affranchir d’une stratégie nationale. L’état régulateur à divers titres, peut améliorer l’efficience de son action. Des marges de manœuvres subsistent dans les domaines fiscaux et réglementaires, le rapport s’efforce de se concentrer sur des mesures aisément réalisables sans créer de transfert de coûts entre opérateurs économiques ». (cf : rapport de la Cour des comptes de septembre 2016, consultable sur le site https://www.ccomptes.fr)
La Cour des comptes émet donc 8 recommandations pour redonner de la compétitivité à notre secteur. Les solutions existent mais, a priori, ce qui manque c’est une réelle volonté politique pour y arriver.
Alors que le transport aérien mondial double tous les 15 ans en terme de passagers-kilomètre, force est de constater qu’aucune compagnie française n’a pu profiter de ce formidable essor. La France reste pourtant la première destination touristique avec une croissance annuelle au départ de notre territoire de l’ordre de 2,5%.
Le transport aérien français emploie plus d’1 million de salariés (directs, indirects et induits) et représente 4% du PIB pour la France, ce secteur ne semble cependant pas retenir l’attention de nos politiques.
Les rapports se suivent (Abraham, Bizet, Bocquet, Le Roux, Savary, Cour des comptes)
et se ressemblent, pourtant très peu de mesures gouvernementales ont été suivies d’effets
malgré la profusion de recommandations formulées depuis plusieurs années.
SEULS LES SALARIES ONT ETE MIS A CONTRIBUTION !
Nos directeurs se succèdent mais ne semblent pas avoir d’autre volonté que de réduire éternellement le nombre d’emplois et de dégrader les conditions de travail dans les compagnies nationales au profit de compagnies basées dans des états plus favorables au secteur. Les salariés d’Air France ont déjà entamé une grande transformation et ont consenti d’énormes sacrifices pour rendre leur outil de travail plus compétitif mais ils ne peuvent plus accepter de voir l’absence totale de décisions de nos politiques qui rend nos efforts quasiment vains.
Dans le cadre d’une politique industrielle pour l’aérien nos dirigeants doivent s’atteler à lutter énergiquement contre le Dumping social qui s’amplifie et menace les personnels mobiles français. La politique du laisser-faire de la Commission Européenne doit changer si nous ne voulons pas voir tout un pan de l’industrie française disparaitre.
Il est donc du devoir de nos PDG de négocier l’intervention de l’Etat pour restaurer notre compétitivité. Si certains pays cherchent à soutenir leur activité aérienne, il semblerait que la France, engluée dans la déréglementation de l’Union Européenne, ait pris en plus le parti de ne pas favoriser la sienne en la plombant par des taxes nationales.
A l’heure des primaires des différents partis politiques, nous constatons que le projet industriel national dans le domaine du transport aérien est totalement absent du débat. Doit-on attendre l’annonce de la faillite du secteur pour réagir ?
L’Intersyndicale SNPNC UNSA-PNC interpelle aujourd’hui nos politiques sur cette question et espère que le million de salariés du transport aérien ainsi que les millions de demandeurs d’emploi trouveront un espoir dans le projet politique des candidats.
L’Intersyndicale SNPNC UNSA-PNC interpelle aujourd’hui nos politiques sur cette question et espère que le million de salariés du transport aérien ainsi que les millions de demandeurs d’emploi trouveront un espoir dans le projet politique des candidats.
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