Le groupe français, Alitalia et Delta discutent avec Jet Airways d'un partenariat d'envergure, préalable à une entrée dans Skyteam.
En interne chez Air France-KLM, beaucoup sont catégoriques. Disposer d'un partenaire en Inde constitue l'une des priorités du directeur général du groupe Pierre-Henri Gourgeon.
Le groupe français, Alitalia et Delta discutent avec Jet Airways d'un partenariat d'envergure, préalable à une entrée dans Skyteam.
En interne chez Air France-KLM, beaucoup sont catégoriques. Disposer d'un partenaire en Inde constitue l'une des priorités du directeur général du groupe Pierre-Henri Gourgeon. L'enjeu est en effet colossal. Le groupe français ne peut rester à l'écart de ce marché au très fort potentiel de croissance alors que ses deux principaux concurrents européens, Lufthansa et le couple British Airways-Iberia, membres respectifs des alliances Star Alliance et Oneworld ont, tous deux, déjà trouvé un allié dans cette région. Air India (qui vient de finaliser sa fusion avec Indian Airlines), doit toujours, quatre ans après avoir signé un protocole d'accord, entrer dans Star Alliance ; Kingfisher Airlines a opté l'an dernier pour Oneworld au détriment d'Air France-KLM et de son alliance Skyteam.
Depuis, le camp tricolore s'active pour trouver un allié. Selon des sources concordantes, les négociations sont en cours avec Jet Airways, et non avec Indigo Airlines, une compagnie à bas coûts en pleine croissance, comme auraient pu le laisser supposer les liens entre son PDG, Rakesh Gangwall et la direction d'Air France. Ancien d'Air France, Rakesh Gandwall est celui qui a inventé et créé le hub (système de correspondances) d'Air France de Roissy en 1996.
Un choix d'alliance idéal
Jet Airways constitue le meilleur choix d'alliance en Inde. Non seulement parce que cette compagnie privée est la plus importante sur le réseau intérieur avec 25 % du marché (avec sa filiale Jet Lite) mais aussi par la qualité de son service, l'une des meilleures du secteur. Aujourd'hui, bien qu'elle dispose en tant que « non alignée » d'accords bilatéraux avec des compagnies d'alliances différentes, Jet Airways est très liée au groupe Lufthansa. La compagnie indienne dispose d'un hub à Bruxelles où ses vols long-courriers en provenance d'Inde et en partance pour l'Amérique du Nord sont connectés au réseau européen de Brussels Airlines, membre de la galaxie Lufthansa. Pour plusieurs experts, choisir un autre allié que Lufthansa serait compliqué pour Jet Airways car cela la contraindrait de « démonter » son hub de Bruxelles.
Transfert des accords
Et pourtant c'est ce que négocie, notamment, Air France. Le projet d'alliance avec Jet Airways est en effet d'envergure. Il comporte deux volets, avec dans un premier temps, un accord entre la compagnie indienne et Air France, KLM, Alitalia et Delta, un préalable à l'entrée de Jet Airways dans Skyteam dans un second temps. La première étape, initialement prévue pour la prochaine saison hiver, devrait être décalée à 2012. Outre des code-shares, des accords sur la réciprocité des programmes de fidélité, et de la mise en place à terme d'un système de partage de coûts et de recettes (joint-venture), les négociations portent sur le transfert du hub de Bruxelles à Amsterdam, le hub de KLM. Avec, de facto, le transfert de tous les accords en vigueur avec Brussels Airlines au profit de KLM. Le choix d'Amsterdam et non celui de Paris tient simplement au fait que Jet Airways dessert la ville hollandaise et non la capitale française. De fait, tous les accords qui lient Jet Airways et United ou American entre Bruxelles et les États-Unis, prendraient fin.
Seule risque : que le gouvernement indien dise non pour protéger Air India
Pour autant, les négociations prennent du retard. S'il était prévu de signer un protocole d'accord en mars-avril pour l'annoncer deux ou trois mois après, ce calendrier risque d'être décalé en raison notamment du changement de gouvernement en Inde. Dans ce pays, un simple partenariat commercial doit recevoir l'aval du gouvernement. Et certains craignent que Delhi mette des bâtons dans les roues pour protéger la compagnie nationale Air India.
Source : LaTribune.fr – 10 mars 2011