La direction a annoncé lundi qu'elle entendait transposer le modèle productiviste des bases de province aux aéroports parisiens. Ceci en développant l'activité de Transavia, la filiale mi-charter-mi low-cost. Pour autant, tout doit être négocié avec les syndicats d'ici à fin juin. Une filiale low-cost long-courrier a été évoquée devant les cadres vendredi.
La direction a annoncé lundi qu'elle entendait transposer le modèle productiviste des bases de province aux aéroports parisiens. Ceci en développant l'activité de Transavia, la filiale mi-charter-mi low-cost. Pour autant, tout doit être négocié avec les syndicats d'ici à fin juin. Une filiale low-cost long-courrier a été évoquée devant les cadres vendredi.
Comme la Tribune l'avait annoncé le 1er avril, la direction d'Air France présenté ce lundi les grandes de lignes de ce qu'elle entendait mettre en œuvre pour redresser la compagnie. Mais qu'il faudra négocier avec les syndicats d'ici au 30 juin.
Talon d'Achille de la compagnie, "le maintien de l'activité court et moyen-courrier d'Air France est confirmée" avec la transposition du modèle des bases de province de Marseille, Toulouse et Nice (où la productivité du personnel navigant a progressé de 25%) aux aéroports parisiens. Selon nos informations des transferts de certains vols de journée de Roissy à Orly sont prévus. « Il y a une sorte de relance d'Orly », explique un syndicaliste. Pour autant, le groupe devra trouver des créneaux horaires de décollage et d'atterrissage à Orly qui n'existent pas aujourd'hui en raison du plafonnement à 250.000 mouvements par an.
Reprendre des positions sur le marché loisirs
En parallèle, comme présenté au du CCE, la direction a l'intention de développer l'activité de Transavia France, également basée à Orly, sans pour autant qu'un quelconque périmètre ait été précisé. Le maintien ou pas de la marque n'est pas tranché. L'objectif est de reprendre des positions sur le marché loisirs de point-à-point moyen-courrier. Pour lui donner plus d'ampleur, Air France devra renégocier son accord de périmètre avec le syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) de 2006, qui bloque la flotte de Transavia à une quinzaine d'appareils et limite le choix des destinations à des villes non desservies par Air France. A l'exception de Orly-Marrakech, où Air France a laissé sa place à Transavia, et peut-être Tunis prochainement selon nos sources. Le développement de Transavia était l'un des deux scénarios étudiés pour développer une activité à bas coûts dans le segment loisirs aux côtés de la marque Air France. L'autre projet étudié, qui consistait à développer, aux côtés d'Air France et de Transavia, une autre low-cost spécialisée sur l'Europe, a visiblement été écarté. En outre,la compagnie veut améliorer "l'articulation avec ses filiales régionales". "La création d'un vrai pôle régional homogène" est à l'étude.
Low-cost long-courrier
Par ailleurs, sur le long-courrier, le PDG Alexandre de Juniac a pour la première fois évoqué vendredi devant les cadres l'hypothèse d'une low-cost long-courrier. Ce terme n'est pas repris dans le communiqué de la compagnie. "Mais Air France doit trouver les moyens de mieux répondre à la demande en croissance sur les lignes à vocation loisirs".
Le hub de Roissy réorganisé
A Roissy, rendez-vous de correspondances entre les vols moyen-courriers et long-courriers, la compagnie a l'intention de créer une septième plage de hub pour permettre le lissage de l'activité tout au long de la journée. Ceci dans le but de gagner en productivité des avions et du personnel. A condition de renégocier les accords collectifs. Ce point n'est pas mentionné dans le communiqué de presse.
Cargo et maintenance mieux intégrés avec KLM
Air France n'a pas l'intention d'arrêter l'un des trois métiers qu'il exerce. Le cargo et la maintenance seront conservés. Pour autant, une réflexion sur une plus grande intégration d'Air France, de KLM et de Martinairdans le cargo, où les Hollandais auraient le leadership, est à l'étude. Déjà réduite à 5 avions tout cargo, la flotte va passer à 4 appareils, la compagnie accentuant sa stratégie de développer le transport de marchandises dans les soutes de ses avions passagers. Dans la maintenance, la meilleure intégration des activités entre Air France et KLM bénéficierait à Air France Industries. Les pistes prioritaires visent "à améliorer significativement la compétitivité et d'accéler le développement des segments porteurs Moteurs et Equipements". Air France Industries espère s'affirmer comme le numéro deux mondial, derrière Lufthansa.
Nouvelle réorganisation
Enfin, concernant l'organisation de la compagnie, la direction souhaite donner du pouvoir de décision à la base. « Combien de clients avons-nous perdu pour avoir été intransigeant sur un dépassement de bagages de 200 grammes ? », déplore un cadre. Les processus et les procédures seront simplifiés et les niveaux hiérarchiques réduits.