Les différents troubles et manifestations de révolte, qui font l'actualité depuis maintenant un mois en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ont fait logiquement grimper le prix du baril de pétrole, bien au-delà des 100 dollars. Ces derniers jours, avec le soulèvement populaire en Libye, il a même atteint les 116 dollars, faisant craindre un nouveau « choc pétrolier ».
De très nombreux secteurs d'activité vont être directement touchés par cette hausse des prix. Parmi eux, le secteur aérien. En effet, le carburant est l'un des principaux postes de dépense des compagnies aériennes. À cet égard, il représente en moyenne 30 % des coûts opérationnels totaux.
Les différents troubles et manifestations de révolte, qui font l'actualité depuis maintenant un mois en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ont fait logiquement grimper le prix du baril de pétrole, bien au-delà des 100 dollars. Ces derniers jours, avec le soulèvement populaire en Libye, il a même atteint les 116 dollars, faisant craindre un nouveau « choc pétrolier ».
De très nombreux secteurs d'activité vont être directement touchés par cette hausse des prix. Parmi eux, le secteur aérien. En effet, le carburant est l'un des principaux postes de dépense des compagnies aériennes. À cet égard, il représente en moyenne 30 % des coûts opérationnels totaux.
Flambée du baril
La facture risque donc d'être salée, si le baril ne baisse pas. Et la situation devient préoccupante pour des entreprises telles qu'Air Corsica. Au point que cette dernière a estimé nécessaire de faire un point, hier après-midi, au siège de la compagnie à Ajaccio.
« Nos tarifs actuels sont basés sur un baril à 80 dollars, or il est actuellement à 112 dollars. Même pour la période hivernale, on voit déjà les conséquences de la hausse, mais en pleine saison estivale, nous courrons droit à la catastrophe si aucune mesure n'est prise », explique Serge Secondi, le directeur financier d'Air Corsica. Et comme souvent quand on parle d'augmentation, les regards se tournent vers les porte-monnaie des passagers.
Ainsi, dans un avenir très proche, il va falloir mettre la main à la poche. Certains tour-opérateurs ont déjà annoncé une hausse de 10 à 35 euros par vol (aller/retour) pour les mois prochains. La Corse ne va pas échapper à la règle.
Une augmentation de 3,4 % du billet pour les résidents
« Pour nos lignes non réglementées, qui ne font pas partie du bord à bord, nous avons déjà augmenté les prix, suivant en cela la démarche initiée par les autres compagnies : 5 à 7 %. Mais dans le cadre de la continuité territoriale, nous avons des plafonds fixes à ne pas dépasser », confie Pierre Darpoux, membre du directoire.
En effet, les tarifs des billets sur les lignes dites encadrées, sont très réglementés. Il s'agit des liaisons entre les quatre aéroports insulaires et Paris, Marseille et Nice (le plafonnent s'applique au prix hors taxes). Tout changement doit être approuvé par l'office des transports de la Corse. Parfois même au niveau européen. « En novembre dernier le litre d'essence était à 48 centimes. Il est monté à 62 centimes, fin février. Cette augmentation effective de 30 %, nous a déjà coûté 4 millions d'euros de plus que prévu et nous oblige à agir en conséquence. Il faudrait effectuer un relèvement immédiat des plafonds de 4,5 % », détaille Pierre Darpoux. Sur le coût total d'un billet, la hausse devrait être de 3,4 %. Ce qui se traduirait par exemple, pour un vol Ajaccio-Nice, par un tarif qui passerait de 92 à 98 euros hors taxes.
« Une question de survie »
Les dirigeants attendent maintenant la réponse de l'OTC. « Nous n'avons pas d'autres choix que de demander ce relèvement à l'office. C'est une question de survie. Longtemps, alors même que les coûts du pétrole flambaient, nous avons pratiqué des tarifs au-dessous des plafonds imposés. Mais ce n'est plus possible aujourd'hui. Pour la liaison avec Paris, il faudrait facturer 167 euros le billet aller-retour. Le plafond est à 156 euros actuellement. Nous sommes en dessous, à 149 euros. L'accord de l'OTC est indispensable pour augmenter le tarif actuel, même à la limite du plafond », affirme Pierre Darpoux. Les liaisons bord à bord obligent la compagnie à garantir un service, même lorsque les avions sont quasi vides.
À cet effet, Air Corsica reçoit 33 millions d'euros de compensation par an. Juste pour ne pas passer au rouge. Pierre Darpoux n'en démord pas : ces compensations ne suffiront pas à pallier la hausse des prix du carburant : « Nous devons garantir la stabilité des comptes. La réglementation européenne, qui s'applique à notre compagnie, nous impose d'avoir une rentabilité à 3 % sur les lignes encadrées. Si nous n'augmentons pas les prix, nous allons plonger bien au-dessous des 0 % ».
Inutile de préciser que cette dernière hypothèse serait bien évidemment préjudiciable à tous les niveaux. Celui du cockpit de la compagnie, mais aussi de la cabine passagers. Un spectre non souhaitable pour les uns comme pour les autres.
Source : Corsematin.com – 04 mars 2011