Jean-Michel Masson, le directeur général d’Aircalin, revient sur les conditions d’achat des Airbus au début des années 2000, après l’approbation par le Congrès du plan de développement de la compagnie aérienne calédonienne.
Jean-Michel Masson, le directeur général d’Aircalin, revient sur les conditions d’achat des Airbus au début des années 2000, après l’approbation par le Congrès du plan de développement de la compagnie aérienne calédonienne.
Les Nouvelles calédoniennes : De quelle manière s’est fixé le choix d’Aircalin sur les Airbus ?
Jean-Michel Masson : Dans leur catégorie, les A320 et A330 ont démontré leur fiabilité. La performance économique de ces avions est également apparue comme un atout pour une compagnie comme la nôtre. Cela nous a permis de disposer d’une flotte homogène, qui nous permet aussi une certaine souplesse dans sa gestion : nous avons été l’une des premières compagnies à généraliser la biqualification de nos pilotes sur les deux modèles. Aujourd’hui, notre flotte correspond aux besoins de la compagnie. Et puis, il faut noter que les grosses opérations d’entretien peuvent se faire dans la zone, soit en Nouvelle-Zélande pour l’A320, soit à Hong Kong ou à Singapour pour les A330. Plus près de nous, en Australie, Qantas ne dispose pas des agréments exigés par les autorités européennes.
Les Nouvelles calédoniennes : Quelles ont été les conditions d’acquisition de ces deux appareils ?
Jean-Michel Masson : Il faut noter que cette commande auprès du constructeur est intervenue avant le 11 septembre 2001. Ensuite, nous avons obtenu une réduction de l’ordre de 30 % pour les deux A330, ce qui était particulièrement favorable pour cette commande qui peut apparaître minime selon les standards de l’industrie. Par ailleurs, le récent rapport provisoire et confidentiel de la Chambre territoriale des comptes précise que le prix prévisionnel d’acquisition des deux A330 « n’appelle pas d’observation particulière » et note que le projet a été réalisé pour « un prix très proche de celui envisagé initialement » et que, grâce à l’évolution des taux de change, le coût final fut de « 1,3 milliard de francs de moins que dans le projet initial ».
Les Nouvelles calédoniennes : Pour financer les avions, la compagnie a aussi eu recours à la défiscalisation, dont certains abus ont été mis en lumière récemment.
Jean-Michel Masson : Pour les opérations concernant les avions d’Aircalin, les choses sont claires : les dossiers ont été validés par Bercy et ne sont pas de même nature que les affaires dont on a pu parler dans un passé récent. Et la rémunération du cabinet de défiscalisation – spécifiquement approuvée par la direction générale des impôts – a été intégralement supportée par les investisseurs métropolitains, comme le prévoit la loi. Cela n’a donc pesé sur les finances ni de la compagnie, ni du territoire.
Source : Les nouvelles calédoniennes – 22 août 2010