Toutes nos pensées à l'équipe de Charlie Hebdo et à leurs proches. Et puis à nous tous. Nous sommes tous terriblement concernés. Tristes, dégoutés, épouvantés. Mais avec l'envie renouvelée de défendre une certaine idée de nos sociétés.Des hommes cagoulés ont attaqué le siège de Charlie Hebdo, à Paris, à la kalachnikov causant la mort de douze personnes et notamment celle de quatre grands dessinateurs du journal satirique : Cabu, Charb, Tignous et Wolinski. Nos pensées vont aux familles et proches des victimes et à la rédaction qui a su ne jamais courber l’échine sous le poids la censure.
Le dernier dessin de Charb sonne comme une alerte tristement prémonitoire : il met en scène un extrémiste religieux qui déclare « Toujours pas d’attentats en France. Attendez. On a jusqu'à la fin janvier pour présenter ses vœux ».
Depuis 2006, où Charlie Hebdo avait publié les caricatures de Mahomet, le journal a été la proie de nombreuses menaces d’extrémistes religieux. Il avait d’ailleurs publié ces caricatures en soutien au quotidien danois Jyllands-Posten, premier à les diffuser, qui avait lui-même essuyé des dizaines de menaces de morts et de tentatives d'attentats. Depuis hier, la sécurité est d’ailleurs renforcée autour du journal danois.
Suite à l’affaire des caricatures, Charlie Hebdo avait dû faire face à un procès intenté par des organisations musulmanes, procès qu’il a gagné en 2007. Pourtant, le journal n’a jamais cédé considérant qu’ironiser sur les religions, quelles qu’elles soient, contribuait à militer pour la laïcité et la liberté d’expression. Les catholiques n’ont d’ailleurs jamais été épargnés : Opus Dei a eu droit à des unes particulièrement savoureuses.
Fin 2011, les locaux du journal ont été entièrement ravagés par un incendie d’origine criminelle au cocktail Molotov. Aucune victime à déplorer. Charlie Hebdo s'apprêtait à publier un numéro spécial rebaptisé Charia Hebdo en réaction à l'élection du parti islamiste Enhada en Tunisie. La même année, le site internet de l’hebdomadaire est piraté deux fois : la page d'accueil a d’abord été remplacée par une photo de La Mecque et des versets du Coran, puis par un message en anglais et en turc disant : "Des dessins dégoûtants et honteux en prétextant la liberté d'expression" avant de conclure : "Soyez maudits par Dieu ! Nous serons votre malédiction sur le cyberespace !"
Charlie Hebdo récidive en publiant des caricatures du prophète Mahomet dans un numéro de septembre 2014 : il met en scène un mollah dans une chaise roulante, poussé par un rabbin. Une caricature qui joue sur les codes du film français Intouchable et qui vise à soutenir le film jugé islamophobe par certains Innocence of muslims.
Pour l'heure, de nombreux rassemblements s’organisent un peu partout en France en soutien au journal.