Le 24 décembre 1994, les passagers et l’équipage du vol AF 8969 reliant Alger à Paris ont été pris en otage durant 54 heures par un groupe armé du GIA.
Le 24 décembre 1994, les passagers et l’équipage du vol AF 8969 reliant Alger à Paris ont été pris en otage durant 54 heures par un groupe armé du GIA.
L'objectif présumé des terroristes était de faire exploser l'avion dans le ciel parisien, ou de le faire s'y écraser, par exemple, sur la Tour Eiffel. Trois passagers seront exécutés par le groupe avant le décollage d’Alger pour Marseille où, après intervention du GIGN, les passagers ont été enfin libérés et les preneurs d’otages tués. Cet événement entraînera l'arrêt des vols Air France vers l'Algérie durant neuf années. Suite à une mission de la Direction de la sûreté les 14 et 15 mai 2003 à Alger, le CL.DS avait donné un avis favorable à la reprise des vols dès le 28 juin suivant moyennant la mise en oeuvre d’un dispositif de sûreté spécifique à cette desserte. Mais, au fil du temps, AIR FRANCE choisit de supprimer ces mesures spécifiques : Les avions devaient être positionnés au large : cette disposition a été supprimée et ils sont désormais au contact de l’aérogare (commercial et logistique ont eu raison de la surveillance et de l’autonomie de l’appareil). Trois ALSUR programmés sur chaque vol vers Alger devaient garantir la surveillance de l’appareil : ils ont été supprimés depuis avril 2009 pour, semble-t-il, des raisons économiques. Au cours de l’escale à Alger, deux personnes recrutées sur place et employées d’une société locale (ADS) remplissent désormais les tâches initialement réalisées par les ALSUR. Il faut pourtant avoir en mémoire que les enquêtes menées à la suite du détournement à Alger de l’A300 d’AIR FRANCE ont fait apparaître des soupçons de complicités locales. La présence à bord et au sol d’agents de sûreté était une des conditions de reprise de la desserte. Ajoutons qu’une nouvelle expertise par un cabinet indépendant, réalisée à la demande du CHSCT au printemps 2008, évoquait de graves manquements dans la mise en œuvre des mesures de sûreté sur l’aéroport prévues au cahier des charges. Ce qui a entraîné un nouvel avis de danger grave et imminent. En outre, certains équipages ont rapporté de multiples anomalies : objet interdits trouvés en cabine, portes de l’aérogare trouvées ouverts alors qu’elles devraient être verrouillées, agent prévu en passerelle absent de son poste dans l’indifférence générale pour ne citer que ces exemples. Double emport du catering : Lors d’une réunion tenue le 21 janvier 2010, la Direction de la sûreté nous a annoncé que la suppression du double emport catering sur les vols à destination d’Alger était à l’étude. L’argument avancé par la Direction est qu’aujourd’hui, nos concurrents sur cette ligne font mieux que nous en matière de restauration à bord et qu’il faut améliorer la qualité des prestations embarquées. Or, elle estime que le double emport ne le permet pas. Il ne s’agirait pas d’un problème économique mais uniquement qualitatif a-t-il été ajouté. Le SNPNC nourrit des doutes « légers » sur ce sujet… Pour le moment aucune décision ne serait prise mais un audit Sûreté a été commandé pour inspecter les installations d’Air Algérie Catering et savoir si elles répondent ou non aux critères de sûreté fixées par la compagnie. Comme on pouvait s’y attendre, la Direction de la Sûreté a émis un avis favorable après cet audit… PNC supplémentaire : prévu à l’origine comme un élément de renfort, ce PNC est, nous a-t-on dit, condamné à disparaître dans la foulée du projet NEO… La Direction de la sûreté ne voulant pas retenir les leçons de l’Histoire, on assiste à une banalisation progressive de la desserte d’Alger, alors que les menaces continuent de peser sur les intérêts étrangers. L’expérience a montré que c’est toujours lorsque l’on baisse la garde et que la vigilance se relâche que le danger est maximal….