Ce n’est pas son bilan, mais Marie-Joseph Malé, président du directoire et directeur général d’Air Austral, n’échappera pas aux interrogations des actionnaires, Gérard Ethève, est entourée de zones d’ombre et suscite bien des interrogations.
Ce n’est pas son bilan, mais Marie-Joseph Malé, président du directoire et directeur général d’Air Austral, n’échappera pas aux interrogations des actionnaires, Gérard Ethève, est entourée de zones d’ombre et suscite bien des interrogations.
Pour la première fois, le 6 juillet prochain, Marie-Joseph Malé, président du directoire et directeur général d’Air Austral, se retrouvera devant l’ensemble des actionnaires de la compagnie pour une assemblée générale à double détente, ordinaire et extraordinaire.
L’exercice s’annonce difficile. Marie-Joseph Malé va devoir annoncer notamment aux petits porteurs qu’ils ont perdu la totalité de leur mise (voir notre édition de samedi). Afin de permettre une augmentation de capital subordonnée à la réussite d’une procédure de conciliation (voir encadré), il va falloir procéder à "un coup d’accordéon". Le capital va être ramené de 29 millions à un peu plus d’un million. Conséquence mathématique, la valeur nominale de l’action tombera de 450 à 20 euros.
L’ironie de l’histoire est qu’Air Austral dans un contexte difficile a plutôt réalisé de bonnes performances lors du dernier exercice. La compagnie réunionnaise a proposé 10% de sièges en plus. Le nombre de passagers transportés a également progressé de 10% passant de 1 042 491 à 1 094 345. Certes l’activité fret est en recul de 1% mais le chiffre d’affaires global est en progression de 10% pour atteindre 405,69 millions d’euros. Alors comment en est-on arrivé au final à un résultat net de -86,73 millions d’’euros ?
Un programme d’investissements lourd
Les charges d’exploitation ont augmenté de 24% (491,86 millions d’euros). Le surcoût du kérozène à lui seul pèse pour 39,03 millions d’euros. Le résultat d’exploitation fait ressortir une perte de 50,81 millions. Pour la nouvelle équipe dirigeante d’Air Austral, la flambée du kérosène et la parité euro-dollar ne suffisent pas à expliquer les mauvais résultats. Elle pointe un programme d’investissements lourd financé par le recours à l’emprunt, l’ouverture de lignes qui se sont révélées déficitaires et une instabilité du programme de vols.
En tenant compte des éléments financiers, principalement les intérêts de la dette, et la dépréciation des deux Boeings actuellement en vente, le résultat net s’élève à – 86,73 millions d’euros. Les états financiers établis à fin mars 2012 font apparaître un bilan d’un peu plus de 363 millions d’euros. Les actifs nets sont de 294 millions d’euros contre 316 à la clôture de l’exercice 2011-2012.
La situation nette de la compagnie est de – 39,65 millions d’euros. L’endettement à long terme est passé de 78,4 millions d’euros à 168,12. Les dettes, crédits fournisseurs, dettes fiscales et sociales, billets encaissés d’avance s’élèvent à 175,63 millions d’euros contre 148,23 en mars 2011. Tous les clignotants sont donc au rouge. Seule la recapitalisation sans délai de la compagnie est susceptible de la sauver.
SOURCE / http://www.clicanoo.re/329736-le-sort-d-air-austral-suspendu-a-une-procedure-de-conciliation.html
