Hasard du calendrier? Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a été auditionné par l'Assemblée nationale mercredi matin, alors même que celle-ci venait d'adopter dans la nuit le projet de loi controversé sur l'encadrement du droit de grève dans le transport aérien. De fait, les discussions ont tourné essentiellement autour de cette question. Alexandre de Juniac a souligné respecter le droit de grève, mais être favorable à un dispositif permettant de «fluidifier le service» en cas de conflit social.
Hasard du calendrier? Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a été auditionné par l'Assemblée nationale mercredi matin, alors même que celle-ci venait d'adopter dans la nuit le projet de loi controversé sur l'encadrement du droit de grève dans le transport aérien. De fait, les discussions ont tourné essentiellement autour de cette question. Alexandre de Juniac a souligné respecter le droit de grève, mais être favorable à un dispositif permettant de «fluidifier le service» en cas de conflit social.
Il a affirmé que la dernière grève des hôtesses et stewards, du 29 octobre au 2 novembre dernier, en pleines vacances de la Toussaint, avait coûté un peu plus de 20 millions d'euros à la compagnie. «Tout conflit ou toute grève des personnels qui immobilise nos avions a un coût très important pour la maison», a-t-il affirmé devant la commission du Développement durable.
Les syndicats vent debout contre le projet de loi
Le directeur financier d'Air France, Philippe Calavia, également présent, a de son côté détaillé ce coût: «La maison dégage de 30 à 35 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour (…). La perte d'une journée ou d'une fraction est énorme puisque nous avons plus de 50% à 60% de coûts fixes. Chaque fois qu'on perd 10 millions de chiffre d'affaires, on économise 3 ou 4 millions de coûts variables [redevances, carburant, NDLR] mais le reste reste à la charge de l'entreprise», a-t-il expliqué. «Il faut éviter au maximum les conflits sociaux», désastreux pour la compagnie déjà déficitaire, a-t-il conclu.
Air France traverse en effet une zone de turbulence. Le groupe est repassé dans le rouge en 2011 et s'est engagé dans un plan drastique d'économies. Mais les syndicats restent vent debout contre le projet de loi du député UMP Eric Diard. Selon eux, l'obligation faite aux salariés de se déclarer grévistes au moins 48 heures avant le début d'un mouvement social est une atteinte intolérable au droit de grève. Ils ont déjà déposé un nouveau préavis pour la période du 6 au 9 février.