La compagnie aérienne française, détenue par TUI Travel, va être renflouée à hauteur de 200 millions d'euros.
Corsairfly, l'ancienne compagnie charter, prépare son redécollage. Grâce à une recapitalisation de près de 200 millions d'euros, la filiale détenue à 100 % par TUI Travel devrait exécuter un plan stratégique ambitieux baptisé «Take off 2012».
La compagnie aérienne française, détenue par TUI Travel, va être renflouée à hauteur de 200 millions d'euros.
Corsairfly, l'ancienne compagnie charter, prépare son redécollage. Grâce à une recapitalisation de près de 200 millions d'euros, la filiale détenue à 100 % par TUI Travel devrait exécuter un plan stratégique ambitieux baptisé «Take off 2012».
TUI Travel, sa maison mère, a publié jeudi des résultats en demi-teinte : le numéro un européen du tourisme affiche un recul de 3 % de son chiffre d'affaires à 13,4 milliards de livres et une perte nette de 104 millions de livres contre 67 millions l'année précédente. Pour sa part, Corsairfly enregistre une perte de 24 millions de livres.
La compagnie commence sa mue en réduisant ses effectifs. Un plan de départs volontaires «généreux», qui devrait lui permettre de réduire de 25 % ses effectifs, a été engagé. «Si nous n'atteignons pas cet objectif, il nous faudra alors envisager des départs subis», souligne le directeur général de Corsairfly. En parallèle, la direction de l'entreprise a réussi à entériner de nouveaux accords d'entreprise avec les différentes catégories de personnel pour accroître la productivité et réaliser «plusieurs dizaines de millions d'euros d'économies», explique Pascal de Izaguirre, le directeur général de Corsairfly. Par ailleurs, les salaires seront gelés pendant trois ans. En échange, le nouveau «pilote» de Corsairfly, arrivé aux commandes en juin dernier, s'engage à ce que la compagnie soit à l'équilibre en 2012-2013 après une transformation complète.
Un «lounge» à Orly
La flotte, actuellement composée de huit avions, doit être renouvelée d'ici à la fin de 2012. Outre deux nouveaux A 330 300 achetés par TUI et livrés en 2012, tous les avions seront réaménagés. L'été prochain, Corsairfly prévoit même d'ouvrir son salon pour les classes «grand large» à l'aéroport d'Orly. «À la fin de cette année et au début de l'année prochaine, nous ouvrirons aussi un salon à Fort-de-France et à Pointe-à-Pitre», précise Pascal de Izaguirre. Corsairfly a également investi 10 millions d'euros dans son système d'information. En effet, 30 % des ventes de la compagnie sont réalisées sur Internet. L'entreprise a d'ailleurs débauché un spécialiste du yield management d'Air France.
Enfin, la filiale de TUI Travel a réduit son portefeuille de destinations pour ne conserver que les traditionnelles escales des mers du Sud (les Antilles, la Réunion, Mayotte, Madagascar, Maurice) auxquelles s'ajoutent Miami et Montréal. La compagnie privilégie désormais les vols de nuit pour mieux répondre aux attentes des passagers.
La métamorphose pourrait même aller encore plus loin pour faire de la compagnie peu chère et peu confortable une compagnie régulière de qualité. Ses dirigeants ont en effet engagé une réflexion sur la marque de la compagnie. Une mue intégrale.
Source : Le Figaro – Valérie Collet – 03 décembre 2010
