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Air France parie sur Transavia pour reconquérir le marché du low cost

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Montée en puissance sur le "low cost" (à bas coût), concentration des activités régionales, réduction de la flotte d'avions et des effectifs…

Montée en puissance sur le "low cost" (à bas coût), concentration des activités régionales, réduction de la flotte d'avions et des effectifs…

Voilà quelques-unes des mesures phares du plan de restructuration d'Air France, que le PDG de la compagnie aérienne, Alexandre de Juniac, a détaillé, jeudi 24 mai.

Face aux représentants du comité central d'entreprise (CCE) et aux principaux cadres dirigeants du groupe, M. de Juniac a réitéré que l'objectif, inscrit dans le plan Transform 2015 du groupe Air France-KLM, la maison mère, était de parvenir à "20 % d'efficacité économique", soit 2 milliards d'euros d'économies d'ici à trois ans. En 2011, les comptes du groupe sont passés dans le rouge, avec une perte de 809 millions d'euros.

A l'occasion de ce CCE, le PDG a, pour la première fois, reconnu l'existence de "sureffectifs". Toutefois, M. de Juniac s'est refusé à les chiffrer. "Tout dépendra de la qualité des négociations et des arbitrages", argue la direction de la compagnie aérienne. Elle rappelle que "tout est ordonné pour qu'il n'y ait pas de départs contraints".

A ce propos, elle sera surveillée de près par l'Etat (qui détient du 15,9 % capital d'Air France-KLM). Après avoir rencontré, jeudi, le PDG d'Air France, Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux transports et à l'économie maritime, a fait connaître son opposition à "tout plan prévoyant des départs non volontaires".

Les modalités du plan de départs volontaires devraient être dévoilées "dans la deuxième quinzaine de juin". Par avance, la direction s'emploie à refréner les appétits des syndicats : "Nous n'avons plus trop les moyens de faire de gros chèques." Un échec des négociations aurait "un impact encore plus fort sur l'emploi", a menacé le PDG.

Jeudi, M. de Juniac a toutefois indiqué avoir trouvé les syndicats "réceptifs" et "responsables". Moins enthousiaste, Franck Mikula, président de l'UNAC, remarque "qu'il n'y a pas d'annonce spectaculaire, mais pas non plus de garantie sur l'emploi". Michel Colsy, délégué de l'UNSA aérien, estime que "la montagne a accouché d'une souris". Selon lui, "ce plan nous laisse sur notre faim, il manque de souffle".

RÉORGANISATION EN TROIS PÔLES

Pour sortir du rouge, Air France veut réorganiser en trois pôles son activité court et moyen courriers, qui à, elle seule a perdu 500 millions d'euros en 2011. Sous le nom Air France, c'est la clientèle affaires qui sera visée, au départ des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, Nice, Marseille et Toulouse. La compagnie devra, d'ici à 2014 réduire sa flotte de 34 avions sur 250 aujourd'hui – mais en maintenant le nombre des dessertes. La compagnie prévoit que ce pôle enregistrera un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros en 2014.

Air France va, parallèlement pousser les feux de Transavia, sa filiale à bas coût. Cette dernière, dirigée par Lionel Guérin, va voir sa flotte considérablement augmenter : elle devrait exploiter 20 à 22 appareils d'ici à 2015-2016. Pour maintenir "l'homogénéité de la flotte, un des atouts économiques des low cost", selon la direction, Transavia devrait louer uniquement des Boeing 737.

La filiale se concentrera sur le "segment des loisirs", c'est-à-dire sur "la clientèle sensible au prix ". Pour faire face aux autres compagnies "low cost", notamment easyJet et Ryanair, Transavia table sur ses coûts au siège 35 % plus bas que ceux d'Air France. Pour l'heure, Transavia ne pèse pas très lourd dans les comptes : 420 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Enfin, la dernière pointe du trident sera la constitution d'un pôle régional. Il sera créé par le regroupement des compagnies Régional, Brit Air et Airlinair. Ce pôle, auquel est assigné un objectif de chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros en 2014, pourrait ouvrir son capital à des investisseurs "publics, privés, industriels ou financiers", a précisé le PDG.

source : https://www.lemonde.fr

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