Selon le journal "Le Monde", Air France étudie l'éventualité du "retrait de 15 à 20 avions de la flotte d'Air France et de fermetures supplémentaires de lignes". Un scénario qui impliquerait "3.000 départs chez les personnels au sol et 300 chez les pilotes". De son côté, la filiale du groupe Air France-KLM a "formellement" démenti ces informations.
Depuis 2012, plusieurs vagues de départ sont déjà intervenues dans le cadre du plan dit "Transform 2015". Il prévoyait de dégager 20% de rentabilité supplémentaire et de réaliser 2 milliards d'euros d'économies. Selon "Le Monde", près de 9.000 postes ont été supprimés depuis, dont 5.122 pour la seule année 2012.
Pour tenir ses objectifs de réduction de coûts en 2015, la compagnie a présenté mi-juin une série de mesures d'économies, dont des fermetures de lignes et des réductions de vols long courrier. Ce nouveau plan, dit "Perform 2020", prendra effet au début de l'année 2016. Son objectif ? Ramener Air France à la rentabilité.
Air France rappelle que son PDG, Frédéric Gagey, avait alors indiqué qu'"un point" sera fait à la fin septembre "sur la situation économique de l'entreprise", les négociations en cours avec les personnels et les souscriptions aux plans de départs volontaires annoncés en janvier. Ce dernier doit toucher près de 800 personnes au sol et en cabine. "Nous serons alors en mesure de décider des actions nécessaires pour l'avenir d'Air France", avait-il ajouté.
Les syndicats restent eux prudents : jeudi, lors d'une rencontre avec les syndicats, le PDG n'a évoqué "absolument aucun chiffre" de suppressions de postes, selon Christophe Malloggi de FO (2e syndicat). Il a cependant "annoncé que si au mois de septembre il n'y avait pas d'amélioration de la situation économique de l'entreprise, on serait dans l'obligation de se séparer d'une dizaine d'avions", rapporte Ronald Noirot (CFE-CGC, premier syndicat). Or, selon le délégué, un avion "représente 350 personnes", soit 3.500 pour dix appareils. Un nouveau plan est une "hypothèse qui pour l'instant n'a pas plus de base que ça".
Selon Flore Arrighi, présidente du syndicat de navigants Unac, "la direction menace d'un nouveau plan social" en expliquant que "si" les économies nécessaires ne sont pas atteintes, il faudra "réduire l'activité" et qu'un plan de départ volontaire pourrait alors ne pas suffire à "réguler le sureffectif".
Pour réduire ses coûts, Air France attend des personnels de nouveaux efforts. Aux navigants, la compagnie "demande un effort sensible de productivité", ajoute-t-elle. Celui-ci pourrait passer par trois leviers : une nouvelle réduction du nombre de jours de repos, une augmentation des heures de vol et la réduction du temps d'arrêt en escale. Mais pour cela, la compagnie doit renégocier l'accord signé avec les stewards et hôtesses fin 2013 pour trois ans.
Avec les pilotes, le dialogue n'est pas mieux engagé. La direction et le syndicat majoritaire SNPL sont dans un bras de fer que la justice devrait arbitrer vendredi prochain.