Les résultats du Groupe AF/KLM du premier semestre ont révélé que l’activité transport passagers avait généré du gain. Par ailleurs A.de Juniac a révélé en marge de la conférence de résultats son bon espoir d’un résultat positif en 2015. Ce qui n’empêche pas sa Direction de continuer à imposer la mise en place d’un Plan Perform, synonyme de nouveaux sacrifices de productivité pour le PNC. Alors que les justifications avancées pour faire ce Plan apparaissent fallacieuses et relèvent du dogme.
En fin de semaine dernière, sont sortis, comme d’habitude d’abord dans la Presse, les résultats du Groupe Air France-KLM du premier semestre 2015. Comme attendu, ils ne sont malheureusement pas bons puisque le Groupe subit une perte nette de 638 millions d’euros Mais le détail des chiffres révèle que c’est l’activité cargo qui plombe les résultats, alors que l’activité transports passagers a généré des gains. D’où plusieurs remarques. Depuis des mois, via les boards et dans l’ensemble de ses supports de communication, la Direction n’a de cesse de culpabiliser le PNC, qui serait coupable d’être trop cher et de tirer les coûts vers le bas, et d’encourager à trouver des mesures d’économies concernant son poste de travail et son environnement. Quant aux syndicats représentatifs, ils doivent subir la litanie de l’obligation de réaliser au plus vite, et 18 mois après les 20% de productivité générés par Transform, une économie au moins équivalente dans un Plan Perform.
Or les chiffres, qui ne sont pas les nôtres (et qu’on ne peut nous soupçonner de trafiquer), démontrent que malgré les coûts que nous générerions, l’activité à laquelle nous concourons est bénéficiaire. Dans ces conditions, quel est le sens à donner à ces incessantes remises en question de nos conditions d’emploi et de rémunération ? Parce qu’il ne faut pas s’y tromper, la Direction est entrée dans une logique où elle ne se donne aucune limite dans la remise en cause de nos accords collectifs. Alors que Perform n’est pas négocié/négociable, ni signé/signable, certains commencent à évoquer un troisième Plan. Le Personnel et ses Représentants protestant de plus en plus, on suggère de l’appeler Réforme… Car il y aura toujours quelque chose pour justifier les sacrifices : aujourd’hui les difficultés de l’activité Cargo (avec les amendes que sa gestion a générées), demain la nécessité de contrebalancer des surcoûts en matière de marketing, après-demain une catastrophe naturelle ou un conflit suffisamment importants pour entraîner des réductions de voilure. Et si d’aventure, il ne se passait rien de tout cela, on évoquera la nécessité d’attirer l’investisseur.
Illustration par l’exemple du Chef extrait d’un article des Echos du 27 juillet : « Sauf grave évènement imprévu, les bénéfices de cet été, associés à la poursuite des réductions de coûts devraient d’ailleurs permettre à Air France-KLM, ainsi qu’à sa principale filiale Air France, de revenir aux bénéfices en 2015. Et ce, quelle que soit l’issue des négociations engagées avec les syndicats autour du Plan Perform 2020. Alexandre de Juniac le reconnaît à demi-mot, même si cet objectif ne figure pas dans les « guidances » financières : « Oui, nous espérons bien avoir un résultat positif en 2015 », a-t-il indiqué en marge de la conférence de résultats ». Ce qui n’empêche pas depuis des mois la Direction de nous marteler des « informations » toujours plus alarmistes. Cynisme ou navigation à vue ? Nous craignons malheureusement que ce soit un peu des deux…
Depuis des années, la Direction a été incapable de nous délivrer le moindre message positif et le PNC doit chercher sa motivation dans le plaisir qu’il a à faire son métier, alors qu’on ne lui donne guère les moyens de l’exercer dans la sérénité. Plutôt que de le désigner à la vindicte populaire, par des reportages tronqués et à charge (Envoyé spécial), la Direction serait bien inspirée de lui redonner confiance en son Entreprise.
En ce qui nous concerne, vous comprendrez bien que les chiffres avancés ne sont pas de nature à nous faire dévier de notre ligne : l’Accord PNC court jusqu’à fin octobre 2016, et nous n’entendons pas le détricoter par anticipation. Perform, ce sera sans nous.