Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes de ligne vient d’annoncer la levée de leur grève après l’échec de la négociation sur Transavia France. 4 jours avant, la Direction d’Air France, sous la pression d’une majorité de syndicat d’Air France dont L’intersyndicale PNC, annonçait l’abandon de son projet de création de Transavia Europe.
PREMIER BILAN
Tout d’abord un constat rassurant : la menace de délocalisation brandie par la Direction du Groupe Air France/KLM semble être écartée. Pour la première fois depuis très longtemps, des salariés, des syndicats sont parvenus à mettre en échec la marche de l’ultra-libéralisme. Tous les jours on nous assène que « la délocalisation est nécessaire, elle préserve les emplois du plus grand nombre ». (Comprendre les emplois de ceux qui ne sont pas délocalisés). Les ex-salariés de PSA à Aulnay ou de Goodyear à Amiens, malgré leur vaillance, peuvent en témoigner. Alors profitons de ce moment, mais restons lucides : AF n’a fait que remiser ses couteaux. Du temps a été gagné, c’est déjà beaucoup.
Si l’on parle, un peu, de la Direction, l’impression qui prédomine est celle d’un formidable gâchis. Il aura fallu 10 jours de grève pour que MM. de Juniac et Gagey comprennent qu’on ne peut pas délocaliser l’emploi impunément, et de façon générale qu’on ne peut pas restructurer AF en l’imposant à son personnel, en passant en force. En choisissant de « payer pour voir », Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey auront occasionné une perte financière colossale pour la Compagnie…
En tout cas, que la Direction d’AF ne vienne pas nous parler des dizaines et dizaines de millions perdus pour justifier d’une nouvelle cure d’austérité : elle sera bien reçue.
Pire encore, la Direction n’a reculé devant aucune bassesse pour discréditer et détruire un mouvement de salariés : ainsi mercredi 24 et jeudi 25 septembre 2014, elle a organisé une manifestation « spontanée » de membres du personnel au sol déprogrammés pour l’occasion de leurs tâches professionnelles.
Mouvement cornaqué par plusieurs Directeurs adjoints aux fins de protester contre la grève des pilotes.
L’objet n’est pas ici de jeter le discrédit sur de nombreux participants à qui on n’a pas demandé leur avis pour les envoyer dans ce glorieux cortège, mais bien de crier au fou.
En effet, comment la Direction envisage-t-elle, après n’avoir eu de cesse d’opposer entre elles les catégories professionnelles, la reprise du travail ? Il va être compliqué de plaider l’unanimisme, la grande famille, la solidarité. On a hâte de lire la com’ de ceux qui viennent de dresser les salariés les uns contre les autres. Quelle ambiance à la maison…
ET MAINTENANT ?
L’après conflit ouvrira inéluctablement de nombreux chantiers. En premier lieu, celui du développement de Transavia France qui pose conjointement les problèmes de son périmètre, lié par nature à celui du court/moyen courrier en propre d’Air France, ainsi que le traitement de son personnel. Car on peut bien gager sans risque que nos Dirigeants Responsables, surtout s’ils restent en place, vont vouloir faire payer à tous les salariés et notamment aux PNC la facture des gabegies auxquelles ils se sont livrés.
Que cela soit très clair : les PNC ont déjà payé la facture avec Transform 2015. La Direction doit désormais renoncer à précariser nos emplois, à sabrer nos conditions de travail, et nos salaires. Qu’elle renonce à "performer 2020" en quelque sorte …
Les PNC ne feront PAS d’autres efforts. Nous avons beaucoup de contreparties à obtenir et qui restent sans réponses à ce jour !
Nous exigeons donc prioritairement des engagements concrets sur la garantie des emplois PNC car la montée en puissance de Transavia France et Hop aura inévitablement des dommages collatéraux sur le périmètre du CC, du MC et des Bases Province qui vont engendrer un sureffectif important des PNC Air France. Le discours de l’entreprise qui consiste à garantir un non transfert de PNC n’est donc pas recevable et la prétendue absorption de ce sureffectif par la croissance du Long Courrier peu crédible au vu du contexte économique actuel.
Mais si la problématique du développement de Transavia domine l’actualité, il n’en reste pas moins que les PNC d’Air France attendent des réponses sur un grand nombre d’autres sujets.
Dans les semaines qui viennent, le SNPNC et l’UNSA PNC porteront donc une liste complète de revendications sur lesquelles nos adhérents seront amenés à se prononcer :
– La rémunération
– La création d’un collège et d’une convention nationale PNC
– Les compositions équipages
– Stabilité des plannings et pénibilité
– Les GP
NOUS AVONS CONTRIBUÉ PAR NOS ÉFFORTS A LA BAISSE DES COÛTS DU GROUPE AIR FRANCE, L’ENTREPRISE N’AURA PAS D’AUTRE CHOIX MAINTENANT QUE DE PRENDRE EN COMPTE LE RAS LE BOL DES PNC.