Alors qu’Air France fait actuellement face à une grève suivie par 60% de ses pilotes, la compagnie pourrait affronter prochainement un nouveau mouvement social, cette fois-ci de la part de son personnel navigant de cabine : les hôtesses et stewards sont tout autant insatisfaits du plan Perform 2020 du groupe Air France-KLM qui prévoit notamment une montée en puissance de Transavia, sa filiale low-cost.
Le plan Perform 2020 d’Air France-KLM continue de provoquer des remous au sein de la compagnie aérienne Française.
Après les pilotes dont trois syndicats (le SNPL, le Spaf et Alter) ont appelé à la grève la plus longue qu’ait connu Air France depuis 1998, l’intersyndicale du personnel navigant de cabine (PNC) formée par le SNPNC/FO et l’UNSA PNC a écrit une lettre ouverte en date du 12 Septembre 2014 au Premier Ministre Manuel Valls pour protester contre le plan Perform 2020, qualifié de « plan d’austérité. »
Comme les pilotes, les hôtesses et stewards d’Air France sont vent debout contre le projet de développement de la low-cost Transavia, avec l’ouverture annoncée de nouvelles bases en Europe et notamment au Portugal et en Allemagne : celles-ci seraient créées en employant des personnels selon des contrats de travail locaux dans des conditions moins avantageuses pour les salariés qu’à Air France actuellement, qui transférait ainsi à Transavia une partie de son activité, selon les syndicats.
« Sur le fond, nous ne pouvons pas tolérer que la Société Air France, dont l’Etat est actionnaire, se livre à des pratiques de dumping social, réservées jusqu’ici à des Compagnies comme Ryan Air ou plus récemment Norwegian, » écrit à Manuel Valls l’intersyndicale des PNC, qui met en garde contre les conséquences sociales de telles décisions : « perte d’emplois des PN français, mais aussi mise en péril des organismes sociaux, de la Caisse de retraite du personnel navigant… , » tout ceci au moment où l’administration Française est parvenue à faire respecter la réglementation nationale aux compagnies low-cost basées à l’étranger, indique-t-elle.
« Nous vous demandons de vous opposer à cela et vous informons que l’Intersyndicale PNC ne restera pas sans réagir, » poursuit l’intersyndicale, qui se plaint également de l’absence de dialogue social au sein d’Air France.
« Nous devons vous informer qu’à défaut de changement d’attitude d’AF dans ses relations avec l’Intersyndicale PNC, et surtout la garantie de ne pas démanteler, par la délocalisation et le dumping social, son activité court et moyen-courrier, nous n’aurons d’autre choix que de déposer un préavis de grève, » conclue-t-elle dans cette lettre ouverte.
« Si la Direction d’AF persiste dans son attitude et dans ses choix, nous déposerons sans tarder à notre tour un préavis de grève et amorcerons un conflit dur, » précise l’intersyndicale dans un tract intitulé « le vent se lève » destiné à ses adhérents, exprimant dans celui-ci son soutien « sans réserve » aux pilotes grévistes.
A l’instar de ce que demandent plusieurs syndicats de pilotes d’Air France, le SNPNC/FO et l’UNSA PNC veulent également instaurer des « qualifications communes avions du PNC de telle façon que celui-ci passe sans difficulté d’une structure à une autre, cela nécessite de créer des conditions conventionnelles et contractuelles communes, » explique l’intersyndicale, s’opposant ainsi au projet du groupe avec plusieurs types de contrat de travail à l’intérieur de ses filiales, une mesure qu’Air France-KLM juge nécessaire pour réduire les coûts d’exploitation et continuer d’augmenter la productivité de l’entreprise.