Sur fond de difficultés financières, le président du directoire a démissionné. Le projet de créer une low-cost long-courrier avec des A380 de 826 sièges à l'horizon 2014-2015 semble compromis. Un accord avec Corsair à l'avenir est probable.
Sur fond de difficultés financières, le président du directoire a démissionné. Le projet de créer une low-cost long-courrier avec des A380 de 826 sièges à l'horizon 2014-2015 semble compromis. Un accord avec Corsair à l'avenir est probable.
C'était le projet phare d'Air Austral et de son président du directoire, Gérard Ethève. Faire voler des A380 équipés de 826 sièges, le double des superjumbos exploités par Qantas. Du jamais vu dans l'histoire du transport aérien, le maximum frôlant les 600 sièges avec, non pas des A380, mais des B747 (582 pour Corsair). Mais avec la démission vendredi de Gérard Ethève (82 ans) sur fond de difficultés financières de la compagnie réunionnaise compromet ce projet hautement risqué. "Il y de fortes chances pour qu'il soit remis en cause", explique à "latribune.fr" un très bon connaisseur de la compagnie. Car le départ de Gérard Ethève marque bel et bien la volonté d'en finir avec une coûteuse expansion tous azimuts mise en place ces dernières années.
Loin de son objectif initial de pallier l'arrêt d'Air Lib en 2003 entre la métropole et la Réunion, le développement à l'international d'Air Austral s'est traduit par l'ouverture de lignes jugées improbables par les observateurs comme Paris-La Réunion-Sydney-Nouméa. "Sans l'envolée du prix du carburant, ce plan de vols aurait fonctionné", assure néanmoins un proche de l'entreprise. "En deux ans, nous avons dû supporter un surcoût d'exploitation de 84 millions d'euros lié à l'explosion du prix du kérosène et à l'évolution de la parité euro/dollar" a précisé Gérard Ethève. Selon un courrier envoyé par ce dernier au personnel "les banques ont récemment assorti l'accord pour un prêt de 40 millions d'euros et pour des facilités de caisse, à un changement de direction de la compagnie"
Vers un partenariat avec Corsair à terme
Il n'empêche, alors que la compagnie est en difficultés financières, les chances que le projet d'une filiale long-cost long-courrier voit le jour s'amenuisent comme peau de chagrin. Baptisée Outre-Mer 380, cette filiale doit, en théorie, exploiter à l'horizon 2014-2015 deux A380 commandés à Airbus tous deux équipés d'une seule classe de 826 sièges. Une configuration qui permet selon Gérard Ethève de réduire les coûts opérationnels au siège de 25 %. A condition de les remplir… Surtout, aujourd'hui, c'est la question du financement de ces deux appareils qui pose question.
Quel avenir pour Air Austral et son futur président appelé à remplacer Gérard Ethève d'ici au 30 juin ? Selon plusieurs observateurs, un accord commercial (dit de code-share) avec Corsair pourrait voir le jour à moyen terme, à la manière de celui conclu récemment par Corsair et Air Caraïbes sur les Antilles. "Cela devrait prendre un peu de temps en raison de l'écart de qualité de services entre Air Austral et Corsair, celui du transporteur réunionnais étant meilleur.
source : http://www.latribune.fr